Page Title

Publications

To promote transparency and provide information, the Federal Planning Bureau regularly publishes the methods and results of its works. The publications are organised in different series, such as Outlooks, Working Papers and Planning Papers. Some reports can be consulted here, along with the Short Term Update newsletters that were published until 2015. You can search our publications by theme, publication type, author and year.

Article [ Article 018 - 30/11/2023]

!

The HTML version of the article above usually does not contain all information held in the PDF version. For a full version (including charts and tables), please download the PDF version available in the box 'PDF & download' on the top right side.

Traditionnellement, la responsabilité du CO2 émis lors de la production de biens et services est attribuée au pays où a lieu la production. En attribuant les émissions au pays où les biens et services sont consommés, l’empreinte carbone constitue une mesure alternative de cette responsabilité. Cet article présente des calculs d'empreinte carbone des ménages pour les trois régions de la Belgique avec une répartition par domaine de consommation. D’après les résultats, cette répartition est similaire pour Bruxelles, la Flandre et la Wallonie. Dès lors, les écarts de niveau d’empreinte carbone par habitant sont moins dus à des profils de consommation divergents qu’à des différences dans les niveaux de dépenses et dans le mix énergétique.

L’empreinte carbone des régions de la Belgique : une décomposition en domaines de consommation

L’empreinte carbone d’une région : un autre regard sur la responsabilité des émissions de CO2

Dans les accords internationaux, les pays sont considérés comme responsables des émissions de CO2 sur leur territoire. L’empreinte carbone permet de porter un autre regard sur la responsabilité des pays ou régions face au réchauffement climatique, en attribuant les émissions tout au long de la chaîne de production de biens et services (émissions « incorporées ») au pays où ces biens et services sont consommés. Cet article compare les niveaux d’empreinte carbone par habitant dans les trois régions de la Belgique et montre quels domaines de consommation y contribuent le plus.

Accent sur l’empreinte carbone des ménages

L’empreinte carbone totale inclut les émissions de CO2 de toutes les catégories de la demande finale, à savoir la consommation finale des ménages, les investissements, la consommation finale des administrations publiques, la consommation finale des institutions sans but lucratif et la variation des stocks. Cet article se concentre sur l’empreinte carbone des ménages, c’est-à-dire les émissions incorporées dans la consommation finale des ménages. Cela représente la majorité de l’empreinte carbone totale dans chacune des régions (54% à Bruxelles, 66% en Flandre et 68% en Wallonie).

Le calcul de l’empreinte carbone des ménages pour les régions de la Belgique repose sur la méthodologie et les données détaillées dans le Working Paper intitulé « L’empreinte carbone des régions de la Belgique » (Géal & Michel, 2023). Les chiffres présentés ici portent donc sur les émissions de CO2 en 2015, et sont exprimés en tonnes de CO2 (tCO2) par habitant. Pour mieux comprendre l’influence des profils de consommation, l’empreinte carbone des ménages est subdivisée ici en cinq grands domaines de consommation : habitation, transport, alimentation, autres services et autres biens.

Selon les régions, des niveaux d’empreinte carbone des ménages différents …

Un classement des régions peut être établi à partir du niveau d'empreinte carbone des ménages (graphique 1). Par habitant, l’empreinte est la plus élevée en Flandre (7,3 tCO2), suivie de la Wallonie (6,4 tCO2) et de Bruxelles (5,3 tCO2). En comparaison internationale, le niveau d’empreinte par habitant de la Flandre est relativement proche de celui du Royaume-Uni (7,6 tCO2), tandis que celui de la Wallonie est quasiment identique à celui des Pays-Bas (6,5 tCO2). Enfin, le niveau à Bruxelles est proche de celui de la France (5,2 tCO2).

Différents facteurs peuvent contribuer à expliquer des différences dans le niveau de l’empreinte carbone des ménages. En premier lieu, cela peut refléter des différences dans le niveau des dépenses de consommation finale des ménages. Parmi les trois régions de la Belgique, ces dépenses par habitant sont les plus élevées en Flandre (17 400 euros en 2015), tout comme l’empreinte carbone des ménages. Cependant, les dépenses par habitant à Bruxelles (16 600 euros) sont supérieures à celles en Wallonie (15 200 euros), alors que l’empreinte par habitant est plus élevée en Wallonie.

… mais une répartition par domaine de consommation similaire dans les trois régions

La décomposition de l’empreinte carbone des ménages par domaine permet de faire le lien avec les profils de consommation. Les résultats montrent tout d’abord que, malgré des différences de niveau, la répartition de l’empreinte carbone des ménages selon les cinq domaines de consommation est très similaire pour Bruxelles, la Flandre et la Wallonie (graphique 2). Les trois principaux domaines, à savoir l’habitation, le transport et l’alimentation, représentent ensemble deux tiers voire plus des émissions comprises dans l’empreinte de ces régions. La part des émissions de CO2 liées au domaine « habitation » s’élève à plus de 40% pour les trois régions. Ces émissions, directes et indirectes, proviennent principalement de l’énergie utilisée par les ménages pour se chauffer ainsi que de leur consommation d’électricité. Ensuite, les émissions liées au transport et celles liées à l’alimentation représentent respectivement environ 15% et un peu plus de 10% de l’empreinte carbone des ménages dans les trois régions.

Ces contributions des domaines de consommation à l’empreinte carbone des ménages sont très différentes des parts de ces mêmes domaines dans les dépenses de consommation des ménages. Dans les trois régions, plus de la moitié des dépenses des ménages sont consacrées au domaine des autres services (services financiers, de télécommunication, de santé …) qui ne génèrent que relativement peu d’émissions par euro dépensé, tandis que les domaines « habitation », « transport » et « alimentation » – bien plus intensifs en émissions – ne représentent qu’environ un tiers des dépenses.

L’influence du mix énergétique

Une analyse plus approfondie de l’empreinte carbone des ménages pour les domaines « habitation » et « transport » met en évidence la contribution du mix énergétique et des modes de déplacement.

Pour le domaine « habitation », l’empreinte des ménages est la plus élevée en Flandre (3,2 tCO2 par habitant), suivie par la Wallonie (2,7 tCO2) et Bruxelles (2,2 tCO2) (graphique 1). Cela s’explique en partie par des dépenses par habitant plus importantes pour ce domaine en Flandre, en ligne avec un niveau de dépenses globalement plus élevé que dans les deux autres régions.

Cependant, l’influence de la composition de l’approvisionnement en énergie – le mix énergétique – est primordiale. Pour le chauffage des habitations, les produits pétroliers (mazout), plus intensifs en CO2 que le gaz naturel, représentaient en 2015 encore un tiers de la consommation en Flandre. Cette part s’élevait même à 45% en Wallonie, ce qui explique pourquoi l’empreinte liée au domaine « habitation » y est plus élevée qu’à Bruxelles malgré des dépenses par habitant plus faibles dans ce domaine.

En outre, le mix énergétique dans la production régionale d’électricité joue un rôle pour expliquer la différence d’empreinte pour le domaine « habitation » entre la Flandre et la Wallonie. En effet, l’électricité consommée par les ménages en Flandre et en Wallonie provient majoritairement de la région même. Or, la production d’électricité en Flandre reposait en 2015 proportionnellement plus sur des combustibles fossiles qu’en Wallonie, sachant que ces combustibles génèrent davantage d’émissions de CO2 que les autres modes de production d’électricité. En 2015, la Flandre comptait encore une centrale au charbon (Langerlo) et une part relativement importante de gaz dans sa production d’électricité.

Pour le domaine « transport », l’empreinte carbone est plus faible à Bruxelles que dans les deux autres régions, malgré un niveau de dépenses par habitant comparable. Cette différence a trait au caractère de région-ville de Bruxelles avec un territoire plus restreint. Mais elle est aussi le résultat des choix de mode de transport : les résidents bruxellois privilégient les modes de déplacement doux (marche, vélo et transports en commun) qui génèrent moins d’émissions de CO2 que l’usage de la voiture (SPF Mobilité et Transports, 2019).

En conclusion, la décomposition par domaine de consommation a permis de montrer que ce sont les dépenses pour l’habitation, le transport et l’alimentation qui contribuent le plus à l’empreinte carbone des ménages dans les trois régions, même si elles ne représentent qu’un tiers du total des dépenses. Les écarts dans le niveau de l’empreinte carbone des ménages entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles ne sont pas le résultat de profils de consommation différents, mais ils sont plutôt dus à des différences de niveau de dépenses par habitant et de mix énergétique entre régions.

Bibliographie

Géal, A. & Michel, B. (2023). L’empreinte carbone des régions de la Belgique (WP 1-23). Bureau fédéral du Plan.

SPF Mobilité et Transports. (2019). Enquête monitor sur la mobilité des Belges. (https://mobilit.belgium.be/fr/publications/enquete-monitor-sur-la-mobilite-des-belges (consulté le 5 octobre 2023).

  Related documents

None
Please do not visit, its a trap for bots