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La chute du nombre d’heures travaillées en 2020 touche surtout les femmes et les hommes moins formés et indépendant(e)s [Fact Sheet 008 - 18/08/2022]

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La mise à jour récente de la base de données « Évaluation qualitative de l’emploi : données 1999-2020 » permet d’estimer l’évolution de l’emploi, du volume de travail et des coûts salariaux par branche d’activité, sexe, tranche d’âge, niveau d’études et statut (indépendant ou salarié). Ce fact sheet met en particulier l’accent sur l’évolution par niveau d’études entre 2019 et 2020, année marquée par la pandémie. Les différences entre les femmes et les hommes et entre les salariés et les indépendants sont également présentées.

Introduction

En juin 2022, le BFP a mis à jour sa base de données détaillées sur l’emploi en Belgique pour la période 1999-2020. Cette base de données ventile l’emploi intérieur (= le nombre de personnes travaillant sur le territoire belge) le volume de travail (= le nombre d’heures travaillées) et les coûts salariaux par branche d’activité, tels que publiés dans les comptes nationaux, par sexe, tranche d'âge et niveau d’études.

L’évolution du nombre d’heures travaillées depuis 2015

D’après les comptes nationaux (publication de 2021), l’emploi en Belgique est resté constant entre 2019 et 2020, mais le nombre d’heures travaillées a baissé de 8,5 % sur cette même période. Cette baisse contraste par rapport à la croissance annuelle moyenne de 1,5 % du nombre d’heures travaillées observée sur la période 2015-2019. Ces chiffres globaux masquent toutefois de grandes différences entre les groupes de travailleurs.

Le graphique 1 donne le nombre total d’heures travaillées (en millions) par niveau d’études sur la période 2015-2020. En 2020, le nombre d’heures travaillées a baissé plus nettement parmi les titulaires d’un diplôme de l’enseignement primaire ou secondaire (-12 % pour les deux catégories). La baisse du volume de travail chez les personnes diplômées de l’enseignement supérieur se limite à 6 % (type court) et à 3 % (type long ou universitaire).

Les graphiques 2 et 3 donnent l’évolution, respectivement pour les femmes et pour les hommes, du nombre d’heures travaillées par niveau d’études. Les écarts de croissance en 2020 entre les niveaux varient de -14 % (enseignement primaire ou secondaire) à -1 % (les plus qualifiés) chez les femmes et de -12 % à -4 % chez les hommes. Ces évolutions ont des causes multiples. La baisse du nombre d'heures travaillées en 2020 est bien sûr liée aux confinements décrétés lors de la crise Covid et au ralentissement économique observé cette année-là. Outre le fait que ce sont surtout les branches avec beaucoup de travailleurs peu qualifiés (comme l’Horeca, certains commerces de détail, les 

services sportifs, récréatifs et de loisir) qui ont été touchées par la crise, l’extension du télétravail (plus facile à exercer par les plus qualifiés) comme alternative à l’arrêt du travail a contribué à ces écarts entre les niveaux d’études. Dans le même temps, ces écarts s'inscrivent dans une tendance historique où les plus qualifiés réalisent une part toujours plus grande du volume de travail.

Malgré un recul des heures travaillées de respectivement 14 % et 11 % en 2020, ce sont toujours les femmes et les hommes diplômés de l’enseignement secondaire supérieur qui réalisent le plus grand volume de travail (32 % pour les femmes et 41 % pour les hommes).

L’évolution chez les salariés et les indépendants

Le tableau 1 présente la croissance de l’emploi (en nombre de personnes) et du volume de travail entre 2019 et 2020, pour les salariés et les indépendants.

La croissance nulle macroéconomique de l’emploi entre ces deux années cache des différences entre les statuts. Alors que le nombre d’indépendants a augmenté de resp. 1,4 % et 1,9 % chez les femmes et les hommes, le nombre de salariés a baissé de 0,2 % et 0,6 %. Dans chacun de ces groupes, les différences sont encore plus marquées entre les niveaux d’études.

Dans l’ensemble de l’économie, le nombre d’heures travaillées a reculé de 8,5 % en 2020, tandis que le nombre de personnes occupée s’est maintenu. Les mesures de soutien temporaires mises en place pour les salariés (chômage temporaire) et les indépendants (droit passerelle) ont contribué à ce que ces travailleurs conservent leur statut, même s’ils ont dû interrompre leur activité durant les confinements.

Le recul du nombre d’heures travaillées en 2020 a été plus marqué chez les indépendants que chez les salariés. Compte tenu du sexe et du statut, la baisse du nombre d’heures travaillées est la plus faible chez les diplômés de l’enseignement supérieur de type long, puis de type court. Les deux niveaux les moins qualifiés enregistrent le recul le plus marqué de leur volume de travail. Il diminue d’au moins 9 %. La baisse la plus forte intervient chez les femmes indépendantes titulaires d’un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur ou supérieur (-26 % et -28 % resp.).

Conclusions

Nous constatons que l’activité des titulaires d’un diplôme de l’enseignement secondaire s’est fortement réduite en 2020, au niveau de l’emploi, mais davantage au niveau du volume de travail. On observe des écarts d’évolution entre les moins et les plus qualifiés dans tous les groupes étudiés, mais ils sont plus marqués pour les femmes et les indépendants. Le nombre total d’heures travaillées en 2020 a diminué plus fortement pour les indépendants que pour les salariés. 

 

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