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Le Bureau fédéral du Plan publie aujourd’hui l’actualisation des indicateurs phares de sa liste d’indicateurs de développement durable (www.indicators.be). Ce bilan 2015 montre qu’en Belgique, si certains progrès ont été réalisés vers un développement durable, ils ne sont pas suffisants pour atteindre les objectifs fixés à long terme.
Le Bureau fédéral du Plan mesure la durabilité du mode de développement belge en évaluant les tendances de 25 indicateurs phares entre 1992 et aujourd’hui (voir tableau en annexe). Ce bilan 2015 des indicateurs de développement durable est le cinquième publié depuis 2009. Dans cette évaluation, chaque indicateur est relié à un objectif issu de textes officiels, tels que des accords internationaux et les stratégies de développement durable, en particulier la Vision stratégique à long terme de développement durable définie par le gouvernement fédéral en 2013.
Les 25 indicateurs phares composant le bilan 2015, sélectionnés parmi 75 indicateurs de développement durable (voir www.indicators.be), sont répartis en quatre défis, ceux de la Vision fédérale à long terme de développement durable. Ils sont tous dotés d'un objectif stratégique de long terme. Onze de ces 25 indicateurs progressent rapidement vers leur objectif stratégique (rythme supérieur à 1% par an), sept progressent lentement (moins de 1% par an), et sept sont en recul par rapport à leur objectif stratégique. Dix de ces 25 indicateurs phares ont également une cible. Sur ces dix indicateurs, cinq vont très probablement atteindre leur cible.
Les méthodes de calcul utilisées pour ces deux types d’évaluation s’appuient sur celles qu’emploie Eurostat. Les évaluations des indicateurs (par rapport aux objectifs stratégiques et aux cibles) sont reprises dans le tableau en annexe et synthétisées ci-dessous.
Deux de ces indicateurs sur sept sont en progrès rapide vers leur objectif stratégique: le décrochage scolaire et l’espérance de vie. Un indicateur est en progrès lent, celui des inégalités de revenu (relativement stable depuis 2003). Quatre indicateurs sont en recul par rapport à leur objectif stratégique, la pauvreté – approche multidimensionnelle –, le taux de chômage des jeunes (supérieur à 23% en 2013 et 2014), la population souffrant d’hypertension et l’obésité des adultes.
Deux de ces sept indicateurs sont pourvu d’une cible. Il est improbable que l’indicateur de pauvreté atteigne sa cible en 2018, mais il est très probable que l’indicateur sur le décrochage scolaire atteigne sa cible en 2020, grâce au progrès effectué en 2013 et 2014.
Trois indicateurs sur cinq sont en progrès rapide vers leur objectif stratégique: les stocks de poissons, la pollution de l’air par les oxydes d’azote (diminution de moitié entre 1992 et 2013), et la pollution de l’eau par les nitrates. Un autre est en progrès lent, les émissions de gaz à effet de serre (hors industries). Un seul est en recul par rapport à son objectif: la population d’oiseaux des champs (diminution de 35% entre 1992 et 2014).
Deux de ces cinq indicateurs sont pourvus d’une cible pour 2020. Celui sur les émissions de gaz à effet de serre (hors industries) devrait très probablement atteindre sa cible. Celui sur les émissions d’oxyde d’azote n’a pas atteint sa cible en 2010. Celle-ci a été reportée en 2020, et devrait alors très probablement être atteinte.
Trois indicateurs sur huit sont en progrès rapide vers leur objectif stratégique: le découplage entre la consommation d’énergie et le PIB (entre 1992 et 2013, diminution de la consommation d’énergie primaire de 0,5% avec une augmentation du PIB de 44%, ce découplage est donc absolu), le découplage entre la consommation de matières et le PIB (entre 2002 et 2013, découplage absolu) et la part des énergies renouvelables.
Trois indicateurs sont en progrès lent: le taux d’emploi, la part du transport de personnes par la route et la consommation de viande (diminution de 13% entre 1992 et 2013). Deux sont en recul par rapport à leur objectif: la part du transport de marchandises par la route et le surendettement des ménages.
Trois de ces huit indicateurs sont pourvus d’une cible pour 2020. Les cibles sur l’énergie renouvelable et la consommation d’énergie primaire devraient très probablement être atteintes, alors qu’il est improbable que celle sur le taux d’emploi soit atteinte.
Trois indicateurs sur cinq sont en progrès rapide vers leur objectif stratégique: l’investissement, les dépenses en R&D et l’endettement des administrations publiques. Ce dernier indicateur évoluait à la baisse depuis 1992, mais est reparti à la hausse depuis le début de la crise économique et financière en 2007. Deux indicateurs sont en progrès lent vers leur objectif : l’aide publique au développement et la mise en oeuvre du Plan fédéral de développement durable.
Trois de ces cinq indicateurs sont pourvus d’une cible. Il est peu probable que la cible sur les dépenses en R&D soit atteinte en 2020. Il est improbable que l’aide publique au développement et la dette publique atteignent leur cible dans les années qui viennent.
Pour les dix indicateurs pourvus d’une cible, il est difficile de déterminer si atteindre la cible à moyen terme (le plus souvent 2020) met la société sur un chemin qui permettrait d’atteindre l’objectif de long terme en 2050, entre autres parce que peu d’objectifs de long terme sont suffisamment précis pour permettre une telle évaluation.
Cependant, pour deux de ces indicateurs, sur la pauvreté et sur le climat, des objectifs de développement durable quantifiés à long terme existent. Dans ces deux cas, l’ambition des cibles est insuffisante. Si les cibles pour 2020 étaient réalisés et les tendances prolongées, les objectifs fixés pour 2050 ne seraient pas atteints. S'agissant de la pauvreté, le nombre de personnes exposées à un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale s'élèverait encore à presque un million en Belgique, alors que l’objectif est d’éradiquer la pauvreté. Quant aux émissions de gaz à effet de serre, sur la base des cibles de l’UE pour 2020 (-20% par rapport à 1990) ou pour 2030 (-40% par rapport à 1990), elles ne seraient, en 2050, inférieures aux émissions de 1990 que de 36% ou de 54%, ce qui est très loin de l’objectif de réduction d'au moins 80% à 95%.
Il serait donc utile que les objectifs à long terme soient définis avec plus de précision. Il faut en outre être attentif à définir des cibles qui soient sur une trajectoire vers ces objectifs à long terme.
Entre 2011 et 2015, 20 indicateurs sur 25 gardent la même évaluation par rapport à leur objectif stratégique. Dans deux cas, la pauvreté (approche multidimensionnelle) et l’aide publique au développement, l’évaluation est moins bonne en 2015 qu’en 2011. Elle est meilleure pour trois indicateurs: la pollution de l’eau par les nitrates, la consommation d’énergie primaire et les dépenses totales en R&D. Cette comparaison est basée sur un bilan 2011 recalculé à partir des indicateurs et des méthodes du bilan 2015, mais avec les données qui étaient disponibles en 2011.
Pour les dix indicateurs pourvus d’une cible, il est en outre possible de comparer les cibles qui existaient en 2011 avec celles de 2015. Le niveau d’exigence des cibles a été renforcé entre 2011 et 2015 pour deux de ces 10 indicateurs, et un indicateur qui n’était pas pourvu de cible en a désormais une. Par contre, pour quatre indicateurs, le niveau d’exigence est resté identique, mais l’échéance a été retardée. Enfin, trois indicateurs ont vu leur définition changer entre 2011 et 2015 et leurs cibles ne peuvent pas être comparées.
Le bilan d’indicateurs de développement durable montre donc peu de changements significatifs entre 2011 et de 2015.
La Task force développement durable exécute les missions que la loi du 5 mai 1997 relative à la coordination de la politique fédérale en matière de développement durable a confiées au Bureau fédéral du Plan.
Le Bilan 2015 peut être consulté sur le site www.indicators.be, onglet Évaluation/bilan 2015.
Pour plus d'information: Alain Henry, ah@plan.be, 02.507.74.76 et Patricia Delbaere, dp@plan.be, 02.507.74.73
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