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L’empreinte carbone des régions de la Belgique [ Working Paper 01-23 - ]

Dans les accords internationaux, les pays sont considérés comme responsables des émissions de gaz à effet de serre liées à leur production. En attribuant les émissions au pays où les biens et services sont consommés, l’empreinte carbone constitue une évaluation alternative de cette responsabilité. Cette étude présente les émissions de CO2 liées à la production et l’empreinte carbone des trois régions de la Belgique pour l’année 2015. Les émissions de CO2 liées à la production proviennent des comptes des émissions atmosphériques régionaux développés dans le cadre de cette étude, tandis que l’empreinte carbone des régions est calculée à partir d’un modèle et des données entrées-sorties qui incluent les émissions de CO2. D’après les résultats, l’empreinte carbone dépasse les émissions liées à la production pour les trois régions. Cela implique que leur contribution aux émissions mondiales est plus importante si elle est évaluée selon une perspective de consommation que selon une perspective de production.

  Auteurs

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A : Auteur, C : Contributeur

  Type de publication

Working Papers

Le Working Paper présente une étude ou analyse menée d’initiative par le BFP.

Synthèse

Traditionnellement, la responsabilité pour les gaz à effet de serre émis lors de la production de biens et services est attribuée au pays où a lieu la production. L’empreinte carbone constitue une mesure alternative de la responsabilité pour les émissions qui est de plus en plus mise en avant. Elle attribue l’ensemble des gaz à effet de serre émis tout au long des processus de production au pays où les biens et services sont consommés. Cette étude présente les émissions de CO2 liées à la production et l’empreinte carbone des trois régions de la Belgique pour l’année 2015. Il est intéressant de déterminer ces deux indicateurs au niveau régional étant donné que la politique environnementale est, dans une large mesure, une compétence régionale en Belgique et que les engagements internationaux de la Belgique en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre doivent faire l’objet d’un accord entre régions.

Les émissions de CO2 liées à la production sont présentées dans les comptes des émissions atmosphériques. De tels comptes ont été construits dans le cadre de ce travail pour les trois régions en suivant la même méthodologie que pour les comptes des émissions atmosphériques de la Belgique qui sont publiés annuellement. L’empreinte carbone est, quant à elle, calculée à partir d’un modèle entrées-sorties étendu aux émissions de CO2. En s’appuyant sur les structures d’approvisionnement des branches d’activité, ce modèle retrace le CO2 émis à tous les stades des processus de production de biens et services livrés à la demande finale intérieure. L’empreinte carbone d’une région correspond à l’ensemble des émissions incorporées dans la demande finale de ses résidents. Comparé aux émissions liées à la production, elle inclut les émissions à l’étranger qui sont incorporées dans la demande finale de la région, et exclut les émissions de la région qui sont incorporées dans la demande finale d’autres régions ou pays. Les données utilisées pour le calcul de l’empreinte carbone des régions sont (i) le tableau entréessorties interrégional de 2015 pour la Belgique, (ii) le tableau entrées-sorties multi-pays mondial d’Eurostat pour la même année, dans lequel le tableau interrégional a été intégré, et (iii) des données sur les émissions de CO2 liées à la production au niveau régional et international.

D’après les données des comptes des émissions atmosphériques régionaux, les émissions de CO2 liées à la production s’élèvent à 10,5 tonnes de CO2 par habitant en Flandre et 7,9 tonnes de CO2 par habitant en Wallonie. Ces résultats sont tous les deux plus élevés que la médiane des pays de l’UE. En revanche, à Bruxelles, les émissions liées à la production sont nettement plus faibles, s’élevant à 3,8 tonnes de CO2 par habitant. Cela s’explique par le caractère urbain de la Région de Bruxelles-Capitale et son économie basée sur des activités de services, peu émettrices en CO2.

Si on regarde l’empreinte carbone, l’image de la responsabilité des régions pour les émissions est différente. Par habitant, l’empreinte carbone est de 11,1 tonnes de CO2 en Flandre, 9,9 tonnes de CO2 à Bruxelles et 9,4 tonnes de CO2 en Wallonie, ce qui est supérieur à la médiane des pays de l’UE. En termes de composition, plus de la moitié du CO2 incorporé dans la demande finale de la Flandre et de la Wallonie est émis hors des frontières régionales. A Bruxelles, cette part s’élève même à près de 80 %. Pour les trois régions, ce sont surtout des émissions des autres régions et des pays voisins, particulièrement de l’Allemagne et des Pays-Bas, qui contribuent à leur empreinte carbone, mais aussi des émissions de la Chine et de la Russie.

L’empreinte carbone dépasse donc les émissions liées à la production pour chacune des trois régions. Autrement dit, la contribution des régions aux émissions mondiales de CO2 est plus importante si elle est évaluée selon une perspective de consommation que selon une perspective de production. Pour limiter cette contribution, les autorités régionales pourraient envisager des mesures qui favorisent la consommation de produits moins intensifs en émissions ainsi que des mesures qui réduisent les émissions tout au long des processus de production. Cependant, une part substantielle de l’empreinte carbone des régions est constituée d’émissions hors de leurs frontières, et les autorités régionales ont peu de possibilités d’influencer l’intensité en émissions des parties des processus de production situées dans d’autres régions ou pays. Ce constat montre que dans l’économie d’aujourd’hui, caractérisée par des structures de production réparties sur de nombreux pays, une approche coordonnée au niveau belge, européen et mondial est nécessaire pour réduire les émissions tout au long des processus de production.

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